Un mois après la greffe d’ilots pancréatiques allogéniques chez les patients diabétiques sévères, il est possible de prédire la fonction du greffon à 5 ans

La transplantation d’îlots est une thérapie cellulaire validée du diabète de type 1 sévère et prise en charge récemment par l’assurance maladie. Elle consiste en une ou plusieurs injections intra-hépatique d’îlots de Langerhans isolés après prélèvement de pancréas sur donneurs décédés sous couvert d’une immunosuppression au long cours. Cependant, après transplantation des îlots, on peut observer avec le temps une diminution de la fonction du greffon d’îlots transplantés et les mécanismes sous-jacents à cette altération de la fonction sont multifactoriels et mal connus. Il est intuitivement convenu qu’il faille greffer une masse d’ilots importante pour assurer une fonction durable, et ainsi de répéter les injections. Cependant cette stratégie n’est pas optimale car elle augmente le risque d’allo-immunisation, de complication de la greffe, dans un contexte de pénurie de greffons pancréatique.

L’article récemment publié dans le journal Lancet  Diabetes and Endocrinology par Mikael Chetboun et al, sous la coordination du Pr François Pattou, chirurgien et co-fondateur de l’institut de recherche EGID (European Genomic Institute for Diabetes, INSERM U1190, Institut Pasteur de Lille, Université de Lille, CHU de Lille) « Association between primary graft function and 5-year outcomes of islet allogeneic transplantation in type 1 diabetes: a retrospective, multicentre, observational cohort study in 1210 patients from the Collaborative Islet Transplant Registry »1 démontre dans la plus grande étude de cohorte multicentrique du Collaborative Islet Transplant Registry l’impact de la fonction primaire du greffon (mesurée par une prise de sang 28 jours après la greffe) sur le succès de la greffe d’îlots à 5 ans chez les patients diabétiques de type 1. 

*Association between primary graft function and 5-year outcomes of islet allogeneic transplantation in type 1 diabetes: a retrospective, multicentre, observational cohort study in 1210 patients from the Collaborative Islet Transplant Registry